Les fractures de la mâchoire sont des blessures fréquentes, notamment en raison d’accidents de la circulation ou de pratiques sportives. La chirurgie est souvent nécessaire pour assurer une réparation optimale et permettre aux patients de retrouver rapidement leurs fonctions masticatoires et esthétiques. Dans cet article, nous allons explorer les différentes étapes et techniques de cette intervention chirurgicale.
Les causes et symptômes des fractures de la mâchoire
Les fractures mandibulaires, c’est-à-dire de la mâchoire inférieure, peuvent survenir suite à différents types de traumatismes :
- Accidents de voiture, moto ou vélo
- Chutes
- Coups lors d’une bagarre ou d’un sport de contact
- Blessures par balle ou autres objets contondants
Lorsqu’une fracture de la mâchoire survient, elle peut se manifester par différents symptômes :p>
- Douleur au niveau de la mâchoire et des dents
- Incapacité à fermer correctement la bouche ou à mâcher
- Gonflement et hématomes au niveau du visage
- Engourdissement ou perte de sensation au niveau du menton ou des lèvres
- Déformation visible de la mâchoire
Le diagnostic et l’évaluation de la fracture
Une fois les premiers soins d’urgence prodigués, il est essentiel de réaliser une évaluation précise de la fracture pour déterminer le traitement approprié. Le médecin procède généralement à un examen clinique, complété par des radiographies ou un scanner 3D du visage.
Degrés de gravité des fractures mandibulaires
Les fractures de la mâchoire peuvent être classées en trois catégories :
- Fractures simples : Il s’agit d’une seule cassure de l’os sans déplacement important des fragments osseux.
- Fractures comminutives : Dans ce cas, l’os est brisé en plusieurs morceaux, avec un risque de perte de substance osseuse.
- Fractures complexes : Ces fractures sont caractérisées par des dégâts étendus aux structures adjacentes, comme les dents, les nerfs ou les vaisseaux sanguins. Elles peuvent également inclure des fractures associées au niveau du crâne ou du maxillaire supérieur.
La réparation chirurgicale des fractures mandibulaires
Le choix de la technique chirurgicale dépend de la localisation et de la gravité de la fracture. L’objectif est de rétablir la continuité osseuse et l’occlusion dentaire, tout en limitant les séquelles fonctionnelles et esthétiques. Voici un aperçu des principales méthodes de réparation :
Ostéosynthèse par des plaques et vis
Il s’agit de la technique la plus couramment utilisée pour traiter les fractures simples. Le chirurgien réalise une incision dans la bouche ou au niveau de la peau, puis fixe les fragments osseux à l’aide de plaques métalliques et de vis. Cette méthode permet une consolidation rapide de la fracture et un retour précoce à la mastication normale.
Réduction et fixation intermaxillaire
Cette approche est généralement réservée aux fractures comminutives ou complexes. Elle consiste à immobiliser la mâchoire inférieure en la fixant au maxillaire supérieur à l’aide d’élastiques, de fils métalliques ou de barres transversales. Dans certains cas, il peut être nécessaire de réaliser une ostéosynthèse complémentaire pour stabiliser les fragments osseux. La durée d’immobilisation varie selon la gravité de la fracture, mais elle est généralement comprise entre 4 et 6 semaines.
Greffe osseuse
Lorsqu’une perte de substance osseuse importante est constatée, le chirurgien peut avoir recours à une greffe osseuse pour combler le déficit. Le prélèvement d’os peut être réalisé sur le patient lui-même (autogreffe) ou provenir d’un donneur compatible (allogreffe).
Les suites opératoires et la rééducation
Après l’intervention chirurgicale, le patient est généralement hospitalisé pendant quelques jours pour surveillance. La douleur et le gonflement du visage peuvent être soulagés par des médicaments et des applications de glace. Il est conseillé d’éviter les efforts et les mouvements brusques de la mâchoire pendant la période de consolidation osseuse.
Une rééducation fonctionnelle est souvent nécessaire pour retrouver une mobilité et une occlusion dentaire optimales. Elle comprend des exercices d’ouverture et de fermeture de la bouche, ainsi que des massages pour assouplir les muscles masticateurs. Le suivi postopératoire inclut également des contrôles réguliers pour vérifier la bonne évolution de la cicatrisation et détecter d’éventuelles complications, telles que des infections ou des problèmes d’occlusion.